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Au niveau national, l’agriculture biologique représente 8.3% des surfaces agricoles en 2019. Les grandes cultures biologiques représentent 4.9% des surfaces totales de grandes cultures (céréales, oléagineux, protéagineux, légumes secs), avec une dynamique de conversion assez importante ces dernières années.
En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 28.8% des surfaces sont en agriculture biologique ou en conversion. Du côté des grandes cultures, les surfaces dédiées à l’agriculture biologique connaissent également un essor.
Clémence RIVOIRE, conseillère en grandes cultures biologiques à Agribio 04, assure le suivi régional de la filière Grandes Cultures pour le Réseau Bio de PACA. Elle accompagne également techniquement les producteurs biologiques de la région PACA dans le cadre de suivis individuels et de projets multi-partenariaux de recherche & développement.
Le réseau Bio de PACA vous accompagne ainsi au plus près de vos besoins avec des prestations sur mesure.
Contact : Clémence RIVOIRE / tél. : 07 44 50 30 67 / grandes-cultures@bio-provence.org
Damien FORNENGO, conseiller en grandes cultures biologiques à Agribio 04, assure l’accompagnement technique des producteurs biologiques en région PACA dans le cadre de suivis individuels et de projets multi-partenariaux de recherche & développement. Il anime également la filière Blé Paysan Bio.
Le réseau Bio de PACA vous accompagne ainsi au plus près de vos besoins avec des prestations sur mesure.
Contact : Damien Fornengo / tél : 06 37 93 28 46 / anim.grandes-cultures@bio-provence.org
Pour plus d’informations sur la filière, vous pouvez consulter cette présente rubrique, mais aussi la page de la filière Grandes Cultures du site Produire Bio de la FNAB, vous abonner aux lettres professionnelles filières du réseau ou bien consulter les archives des lettres filières déjà parues.
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Des essais pour mieux appréhender la culture du chanvre en région méditerranéenne.
Afin de participer au développement de la filière chanvre, Agribio 04, Terres Inovia et le Parc du Luberon ont mené des essais visant à déterminer les bonnes conditions de réussite du chanvre en conditions méditerranéennes.
Sur le papier, tout se valorise dans le chanvre : la tige (composée de fibre et de chènevotte) pour l’isolation des bâtiments, la fabrication des tableaux de bord légers dans les voitures (secteur des matériaux composites), la papèterie spécialisée, le textile, la litière pour animaux ou encore le paillage végétal. La graine sert à produire une huile riche en oméga 3, mais également des appâts pour la pêche ou bien pour l’oisellerie. En plus de ça, cette plante, a l’avantage, de par son potentiel important de production de biomasse d’avoir une bonne capacité à étouffer les adventices. Elle ne nécessite aucun traitement phytosanitaire pendant tout son cycle. Connaissant tous ces atouts, des producteurs du Luberon, accompagnés par le Parc du même nom, ont mis en place cette culture depuis maintenant plusieurs années. Ils se sont donc très rapidement confrontés à la difficulté de valoriser un produit dont l’essentiel des débouchés obligent à défibrer la tige, c’est-à-dire séparer la chènevotte (partie interne rigide) à de la fibre libérienne (partie externe plus souple). L’air de rien, cette opération est très souvent complexe, fastidieuse et difficilement réalisable à la ferme pour satisfaire des volumes importants volumes importants, comme ceux de la société Valtech, fabicant de panneaux isolants basée à Veynes (05). Pour satisfaire cette demande, un projet d’unité industrielle de défibrage de chanvre est en réflexion, nécessitant pour atteindre son seuil de rentabilité, la mise en culture d’environ 300ha, bien loin des 19000 ha que compte la filière blé dur en PACA. Pour des agriculteurs, bio en particulier, à la recherche de cultures de printemps intéressantes agronomiquement et économiquement, le chanvre peut être une culture envisageable. Afin de sécuriser le développement potentiel de la filière, Agribio 04, en collaboration étroite avec Terres inovia et le Parc du Luberon, a piloté des essais d’optimisation de cette culture chez Eric Jean agriculteur à Pierrerue.
Identifier les conditions de réussite de la culture en conditions méditerranéennes.
L’objectif principal de l’essai était d’identifier les bonnes conditions de cultures en conditions méditerranéennes pour produire une biomasse suffisante en paille et permettre aux agriculteurs d’y trouver un intérêt économique. Pour cela trois variétés à floraison plus ou moins précoces ont été implantées dans des terres profondes : Uso 31 (très précoce), Fedora 17) et Futura 75 (très tardive). Chacune de ces variétés a été mise, par semis en bande, dans des conditions d’irrigation ou non et de fertilisation spécifiques ou non.
Figure 1 : plan des essaisEn premier lieu, les résultats montrent l’importance du choix de la variété selon que l’on vise un rendement graine ou un rendement paille. Plus la variété est précoce (cycle court), plus elle stoppera rapidement sa croissance et limitera ainsi sa production de paille pour entamer la constitution de son rendement grains. L’irrigation apparaît être un autre levier particulièrement important pour sécuriser la levée dans le cas de printemps très secs comme celui de 2016, et favoriser la production de biomasse en paille. En particulier, le bon positionnement de l’arrosage par rapport au cycle de la culture est primordial : arroser avant ou jusqu’à mi floraison favorisera le rendement paille ; arroser après, aura un impact positif sur le rendement graines. Dans le cadre de l’essai de 2016, les gains de rendement paille dus à l’irrigation sont conséquents : jusqu’à 2 tonnes de matière sèche sur les variétés les plus tardives du fait du bon positionnement des irrigations (figure 2). Attention, cependant à la hauteur des tiges qui peuvent rendre difficile la récolte de la graine et de la paille (cf photo 1).
Figure 2 : Gains de rendement biologique en paille dus à l’irrigation. Le rendement biologique est la totalité de la biomasse récoltée manuellement sur des microplacettes représentatives de la parcelle. Pour estimer le rendement machine et prendre en compte les pertes dues à la récolte, il convient de diminuer le rendement biologique d’au moins 30%. Attention, la paille ne se récolte qu’avec des outils à section.
Photo 1 : essais (à droite F75, à gauche F17) le 31/08Valoriser la graine pour rentabiliser la culture
Si les rendements en paille ont été bons, notamment pour les variétés F17 et F75 ayant été irriguées, , ils sont généralement insuffisants pour assurer une rentabilité économique intéressante pour les agriculteurs, comparativement à leurs cultures usuelles. La valorisation de la graine, notamment en agriculture biologique, apparaît déterminante pour le développement de cette culture (figure 3).
Ces résultats encourageants méritent donc d’être confirmés et tendent à orienter les exploitations disposant de sols et d’irrigation vers cette culture dans le cas de filières longues. Pour cela, une sécurisation des débouchés pailles et graines est en train d’être travaillée, avec notamment les coopératives céréalières.
Figure 3 : Marges comparées selon les parties du chanvre récoltées. Prix de vente de la paille : 150€/T. Prix de vente de la graine en bio : 1400€/T. Pour les calculs économiques les rendements ont été diminués de 30% par rapport aux rendements biologiques et un DPU moyen de 240€/ha a été appliqué, ajouté de la prime découplée chanvre de 140€/ha.Consulter les résultats complets de l’étude
Rédaction : Mathieu Marguerie, Agribio 04
Relecture : Louis Marie Allard, Terres Inovia
Philippe Chiffolleau, PNR Luberon -
Ajuster sa fertilisation en céréale biologique en fonction de ses objectifs
Par Mathieu Marguerie
La sortie d’hiver arrive et avec elle le pilotage de la fertilisation des céréales. Celle-ci, si elle est bien pilotée, peut représenter un levier agronomique non négligeable pour favoriser le rendement et la qualité des productions.Les blés bios sont souvent carencés en azote et ceux de la région PACA ne font pas exception en la matière. La faute très probablement à la disparition progressive de l’élevage dans les fermes et aux difficultés d’approvisionnement des céréaliers bio en fertilisants bon marchés. Cette carence pèse sur les rendements, et donc le revenu des agriculteurs. La mesure de l’Indice de Nutrition Azotée (INN) à floraison, permet de mettre un chiffre sur les manquements au blé. Plus l’INN est proche de 1, plus le blé est bien nourri en azote. On considère qu’en dessous d’un INN de 0.9, la carence azotée impacte le rendement du blé essentiellement par une diminution du nombre de grains/m² produits à l’ha. En mode de production biologique, on est effectivement très souvent en dessous de 0.9, ce qui impacte fortement le rendement potentiel qu’aurait pu faire le blé dans les conditions climatiques de l’année s’il avait été bien nourri en azote. La figure 1 représente, sur la base des observations de parcelles bio des campagnes 2014-2015 et 2015-2016 dans les Alpes de Haute- Provence (13 parcelles), le pourcentage de rendement réalisé par rapport au rendement potentiel climatique (rendement dans les conditions de sol si tout se passe bien, une fois le climat de l’année intégré) en fonction de l’INN. Si la pression adventices est bien gérée, les parcelles en bio arrivent à atteindre 50 ou 60% de leur rendement potentiel si elles sont placées derrière légumineuses ou fertilisées à un moment judicieux.
Figure 1 : Pourcentage atteint du rendement potentiel en fonction de la nutrition azotéeCalculer la bonne dose d’apport
Les besoins totaux en azote d’une culture dépendent du rendement final escompté (figure 2).
Figure 2 : besoins en unités d’azote par quintal de grains produits de différentes espèces.La dose à apporter en azote est donc à raisonner en fonction de ses objectifs de rendement (et donc du potentiel de la parcelle) et du reliquat présent en sortie d’hiver (figure 3).
Figure 3 : calcul de la dose d’azote à apporterLe calcul de l’azote disponible en sortie d’hiver (étape 3) peut être affiné par la mesure d’un reliquat azoté, que peut réaliser votre conseiller du réseau Bio de Provence Alpes Côte d’Azur. Prendre en compte ce dernier permet de substantielles économies pour apporter au plus juste des besoins de la culture.
L’apport au stade fin tallage-début montaison le plus efficace
L’efficacité des apports d’azote dépend de leur positionnement. L’apport idéal se situe en sortie d’hiver quand le blé est au stade épi 1cm, c’est-à-dire en début de montaison. Ce stade est atteint lorsque la distance entre le sommet de l’épi et le plateau de tallage est en moyenne de 1 cm sur le maître brin. L’épi en lui-même ne mesure que 2 à 3 mm (Figure 4). Ce stade est généralement observé mi-mars en bio dans les Alpes de Haute-Provence et un peu plus tôt plus au sud. L’apport unique d’azote à ce stade reste le meilleur compromis entre la favorisation du rendement et de la protéine. Plus on apporte tard et plus cela favorisera la protéine.
Figure 4 : reconnaissance du stade épi 1cm sur céréale. (Arvalis)Bien positionner avant des pluies ses apports en l’absence d’irrigation
Une synthèse de 110 essais menés dans toute la France [1] sur la fertilisation du blé tendre biologique entre 1995 et 2014 montre un gain moyen de 5 quintaux/ha pour 60 kg d’azote apportés au tallage. Dans 50% des essais menés, l’apport de ces 60 unités a permis un gain moyen à l’hectare de plus de 50€. Ces chiffres recouvrent en réalité de très grandes disparités. Le premier facteur pouvant jouer est celui de la pluviométrie, nécessaire, avec la chaleur, à la bonne minéralisation. L’irrigation est donc un atout considérable pour sécuriser l’investissement dans de la fertilisation organique. En l’absence d’irrigation, la fertilisation organique peut s’avérer peu rentable dans le cas de printemps très secs. Il convient donc de bien surveiller la pluviométrie annoncée pour positionner ces apports avant des pluies de 15-20 mm à minima. L’expérience montre qu’il ne faut des fois pas hésiter à anticiper un peu dans la saison les apports d’azote à un moment de fréquence plus important des pluies. Afin d’acquérir des références en conditions sèches, Agribio 04 a réalisé des essais de différentes dates d’apports sur du blé tendre (variété précoce Nogal) sur la saison 2015-2016. En l’absence d’irrigation et avec un printemps très sec, des apports de 50 unités d’azote sur un blé en deuxième paille ont permis de gagner entre 5 et 15 quintaux/ha par rapport à un témoin non fertilisé. Les apports ayant permis les meilleurs gains en rendement sont les plus précoces (dans l’hiver, lorsque les pluies ont été encore présentes) et tardivement en avril (pluies du mois de mai par la suite).
Synthèse des essais 2016 sur l’optimisation de la fertilisation azotée
Mathieu Marguerie, Agribio 04 / BdP
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Protéger les messicoles sur son exploitation, une ambition agro-écologique
Les plantes messicoles, ou habitantes des moissons, souvent perçues comme adventices, sont en réalité généralement peu concurrentielles des céréales et capables d’offrir de nombreux services agronomiques. Fortement menacées par l’utilisation des herbicides, un plan de relance au niveau national a été lancé dont le réseau Bio de Provence Alpes Côte d’Azur et le Conservatoire Botanique National Alpin se font les relais régionalement.
Nielle des blés, coquelicot, bleuet, vachère, caméline, mâche… leurs noms ne vous sont sans doute pas inconnus et leurs fleurs encore moins si vous produisez des céréales d’hiver sur votre exploitation. On les appelle les messicoles, c’est-à-dire les plantes compagnes des moissons, du fait de leur inféodation aux céréales qu’elles accompagnent. Leur histoire apparaît indissociable de l’agriculture depuis sa naissance puisque leurs premières traces ont été repérées 8000 ans avant Jésus Christ. Ce sont pour l’essentiel des plantes annuelles qui germent dans les mêmes conditions que les céréales pour fleurir au début de l’été. Bien que classées dans la grande catégorie des adventices, les messicoles sont généralement peu concurrentielles et leur présence –raisonnable- dans les champs a un impact quasi-nulle sur les rendements. On pourra alors leur préférer le terme de plantes compagnes, tant les services écosystémiques dont elles sont capables sont nombreux.
Un intérêt agro-écologique remarquable
D’abord elles font office de gîte et de couverts pour les insectes et en ce sens participent indirectement à la pollinisation des plantes cultivées. Leur floraison, souvent étalée dans le temps, est de ce point de vue primordial. Par ailleurs, elles contribuent au maintien d’une diversité végétale dans les cultures qui peut être un plus pour y abriter des auxiliaires comme pourrait le faire une bande enherbée ou une haie. De plus, la variété importante des familles botaniques constituant les plantes messicoles, est susceptible d’offrir une large palette d’utilisations possibles. Dans la famille des messicoles, on distingue en vrac : l’ers légumineuse remise en culture aujourd’hui bien connue des producteurs du Plateau de Valensole, la mâche, plante de cueillette remise en culture au XVII ème siècle, la cameline…
Au-delà de leur présence dans les blés, leur multiplication en pure, sur la base d’observations de flores messicoles spontanées, en pure pourrait donc présenter de nombreux avantages pour trouver par exemple des cultures, des engrais verts ou des fourrages adaptés aux conditions méditerranéennes si particulières et si exigeantes. Des expérimentations en ce sens sont actuellement menées à Revest du Bion (04), à St Etienne du Grès (13) et au lycée d’Aix en Provence dans le cadre du CASDAR « Mobilisation collective pour l’Agroécologie » porté par Bio de PACA et d’un programme financé par la fondation Occitane porté par le CBNA pour préfigurer la mise en place de filières rémunératrices pour les producteurs dont les débouchés pour les espaces verts ou le fleurissement des autoroutes ne demandent qu’à être développés.
Bourdon et pied d’alouetteL’identification de pratiques favorables dans les exploitations
Avant de les multiplier, l’enjeu est dans un premier temps de les préserver. Pour cela des pratiques agricoles favorables ont été identifiées, en premier lieu desquelles la diminution, voire la suppression, des herbicides. En ce sens, les modes de production biologique sont particulièrement favorables aux messicoles, avec en plus généralement des seuils de tolérance aux « adventices » des agriculteurs plus élevés qu’en agriculture non bio. La réalisation d’un labour augmente également le nombre de messicoles observé dans les champs, tout comme le travail superficiel sans retournement (griffage). La période de labour doit être strictement réalisée à l’automne pour être en adéquation avec leur cycle biologique qui correspond d’ailleurs à celui des céréales d’hiver. Enfin l’utilisation très modérée d’azote organique n’est pas défavorable aux messicoles. Plus que des pratiques isolées, ce sont en réalité des combinaisons de pratiques qui sont favorables au maintien de la diversité des messicoles. En ce sens, les pratiques en bio sont un atout de ce point de vue. En raisonnant leurs pratiques en fonction de leurs objectifs économiques et agronomiques, les agriculteurs sont donc parmi les premiers acteurs de conservation des messicoles.
Mathieu Marguerie, Agribio 04
Relecture :
Didier Jammes, Bio de PACA
Stéphanie Huc, CBN Alpin -
Semis direct sous couvert végétal en Provence : des résultats prometteurs en conventionnel, des pistes de recherche en bio.
Le CASDAR semis direct [2] sous couvert végétal porté par la Chambre d’Agriculture 04, avec Agribio 04 et Arvalis a permis de suivre 27 parcelles en trois ans engagées dans des techniques de semis direct en couvert mort, vivant en bio et en non bio. L’analyse globale des résultats permet de démontrer qu’il est possible de faire aussi bien en rendement en semis direct qu’en mode de production « classique » avec travail du sol, y compris avec couvert vivant lorsque ce dernier est régulé au bon moment et avec la bonne intensité. L’analyse du pourcentage de réalisation des potentiels de rendements climatiques des différentes parcelles a permis de montrer l’importance de la nutrition azotée des blés, mesurée par l’Indice de Nutrition Azotée à floraison (figure 1), dans la bonne réussite de ces systèmes. Les points situés en dessous de la courbe bleue représentent des parcelles pour lesquelles d’autres facteurs limitants que la nutrition azotée ont pu influencer à la baisse la réalisation du rendement potentiel (mauvaises herbes, maladies…). A l’inverse, les points situés sur et au-dessus de la courbe bleue représentent les parcelles pour lesquelles le rendement potentiel a été atteint, voire dépasser en fonction de la nutrition azotée des blés. Ces résultats permettent d’identifier les facteurs de réussite et les fonctionnalités positives des systèmes en semis direct.
Figure 1 : Réalisation du potentiel de rendement en fonction de l’indice de nutrition azotée à floraison (S.Jézéquel, Arvalis)L’importance (et la difficulté) maîtriser la régulation du couvert
En particulier, la réalisation du rendement potentiel semble conditionnée par la bonne maîtrise du couvert (luzerne ou sainfoin ici). Si ce dernier est bien détruit avant le semis du blé, les risques de concurrence hydrique et azoté sont évités. Dans le but de maintenir un couvert vivant permanent ou semi-permanent, outre le fait de calmer le couvert avant le semis (glyphosate en non bio) du blé, une régulation suffisamment forte et tôt en sortie d’hiver permet d’éviter le stress hydrique et d’obtenir un effet positif sur la nutrition azotée du blé, en particulier en post-floraison. Par ailleurs, le maintien d’un couvert, même peu développé, en cours de culture permettrait en conditions méditerranéennes de limiter l’évapotranspiration des sols.
En mode de production biologique, le rendement potentiel apparaît difficile à atteindre du fait d’un fort déficit de nutrition azotée. Par ailleurs, la difficulté de réguler efficacement les couverts sans labour accroit généralement la pression sur la ressource azotée et hydrique et a tendance à impacter à la baisse le pourcentage de réalisation du rendement potentiel. Pour maximiser les rendements, le semis de blé dans des couverts rampants (trèfle) ou le semis à des rangs écartés de blés régulés mécaniquement (dents, binages) dans des couverts déjà implantés apparaissent comme des pistes d’avenir à explorer. Ces innovations nécessiteront des adaptations machinismes pour des régulations efficaces des couverts. En bio, si le constat et les axes de travail sont désormais posés, les références à acquérir sont encore nombreuses.
Figure 2 : Facteurs limitants des rendements en semis direct sous couvert (S.Jézéquel, Arvalis)
Concurrence entre un blé (paille haute, Florence Aurore) semé derrière une luzerne simplement disquée en bio. (photo juin 2016, M.Marguerie)Mathieu Marguerie (Agribio 04),
Stéphane Jézéquel (Arvalis),
Elsa Cluzel, Christian Charbonnier (CA 04), -
Filière : Le boom des grandes cultures bio
La filière des grandes cultures biologiques connaît depuis deux ans une croissance inédite en surfaces et en demande au niveau français. Cette situation oblige à une réflexion sur la valorisation des débouchés à l’échelle de la rotation pour faire coïncider les réussites agronomiques et économiques des systèmes.
2015 et 2016 resteront comme des années exceptionnelles pour les grandes cultures biologiques en France. Au cours de ces deux dernières années, les surfaces biologiques dans cette filière ont, d’après l’Agence Bio, augmenté de 30%. Ce sont désormais 365 000 ha de grandes cultures qui sont en mode de production biologique au niveau national, soit 2.5% en surface de la surface nationale de cette filière. Au cours de l’année 2016, 65 000 nouveaux hectares de grandes cultures supplémentaires seraient passés en bio, avec des dynamiques de conversion particulièrement spectaculaires en Occitanie, Nouvelle Aquitaine, Auvergne-Rhone-Alpes, Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté. Même si les chiffres de 2016 ne sont pas encore connus dans le détail, ceux de 2015, laissent également à penser que la dynamique est similaire en région PACA, en particulier dans les Alpes de Haute-Provence et les Bouches du Rhône. Plus de9 % de la surface en grandes cultures régionales était en bio fin 2015. On note généralement au niveau national, des conversions moins importantes dans des régions à forts potentiels de rendement, en témoignent les chiffres encore timides du Bassin Parisien.
Vers l’autonomie de la filière française de grandes cultures
Mis à part les légumes secs, la très grande majorité des céréales bio de France est collectée par des coopératives ou des organismes stockeurs et transformée par des meuniers. Devant l’ampleur de ces conversions, les opérateurs économiques et plus largement l’ensemble des acteurs de la filière se sont inquiétés des débouchés pour les nouveaux volumes en C2 ou en bio. L’augmentation considérable et inédite de la demande en produit bio (+20% par an) devrait assurer des débouchés pour ces nouveaux volumes, qui faute d’être assurés en France le seront par l’importation. Cette augmentation de débouchés concerne tous les modes de distribution : les magasins spécialisés comme les grandes et moyennes surfaces. Coop de France prévoit d’ailleurs une autosuffisance pour la filière grandes cultures bio française d’ici 2018 en meunerie, et même 2017 en alimentation du bétail. En blé tendre par exemple, les meuniers utilisent annuellement plus de 100 000 tonnes de matière première bio, avec une augmentation de 8% en moyenne sur les trois dernières années. La faible récolte de 2016, avec seulement 75 000 tonnes collectées, du fait des conditions climatiques délicates du Nord et Nord Ouest de la France n’a fait que contrecarrer le chemin vers l’autosuffisance.
Figure 1 : utilisation des céréales bio en FranceLe développement nécessaire de débouchés diversifiés
Outre les céréales, le développement à grande échelle de débouchés rémunérateurs de cultures diversifiées est nécessaire pour la bonne cohérence agronomique des systèmes biologiques. En huile bio, l’offre progresse, notamment en tournesol, le colza étant pour le moment difficile à produire. Des légumineuses représentent aussi des marchés en croissance et se structurent en filières longues. C’est par exemple le cas du pois chiche, culture à laquelle des collecteurs régionaux s’intéressent, ou encore du soja pour l’alimentation humaine. Sur ce dernier, la France est quasiment autosuffisante dans un contexte d’augmentation importante de la demande. La possibilité de valoriser en circuits longs des cultures diversifiées, et en particulier des légumineuses, est une condition importante du développement sur le long terme des grandes cultures biologiques. La qualité des céréales produit en dépend fortement.
Rédaction : Mathieu Marguerie
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Réunion technique annuelle grandes cultures et PPAM
Réunion annuelle sur les grandes cultures et les PPAM organisée par Arvalis avec le concours de Terres Inovia, le CRIEPPAM, la Chambre d’Agriculture 04 et Agribio 04.
Réunion annuelle sur les grandes cultures et les PPAM organisée par Arvalis avec le concours de Terres Inovia, le CRIEPPAM, la Chambre d’Agriculture 04 et Agribio 04.
Matinée céréales et oléagineux : fertilisation azotée des blés, désherbage chimique et mécanique, rouille jaune, colza, soja et tournesol, variétés de blés bio.
Après midi PPAM : désherbage, cécidomyie, dépérissement, couverts végétaux.
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Grandes cultures bios en PACA : la progression des surfaces continue, la structuration de la filière aussi
Par Mathieu Marguerie
Avec près de 2000 ha de grandes cultures en conversion, la dynamique sur la filière en faveur du bio se confirme régionalement, accompagnant ainsi la tendance nationale.Les grandes cultures biologiques occupent désormais près de 10 000 ha en région PACA (9655 pour être précis) selon les tous derniers chiffres de l’Agence Bio, arrêtés fin 2016. C’est donc désormais 9.6% de la surface céréalière de la région qui se produit en mode de production biologique, contre encore seulement 3% au niveau national. En grandes cultures, comme dans les autres filières, PACA montre donc son dynamisme en bio en occupant le titre de la première région bio de France en termes de pourcentage de sa SAU (Surface Agricole Utile) occupée par ce mode de production. Dans le détail, ce sont, en 2016, 2000 ha de grandes cultures qui sont entrés en conversion, soit 24% de plus qu’en 2015. Ce sont désormais 646 exploitations qui produisent des grandes cultures biologiques en PACA réparties essentiellement sur les Alpes de Haute-Provence, le sud des Hautes Alpes, la Vaucluse et le nord des Bouches du Rhône.
Évolution de la part des différentes filières biologiques dans la SAU totale de PACA (d’après Agence Bio)Une évolution durable des surfaces conditionnée par l’adéquation entre l’offre et la demande
Si le blé dur est la céréale phare en Provence (40 000 ha environ), le blé tendre reste la grande culture la plus cultivée en bio avec 2100 ha. L’orge et le riz arrivent en deuxième et troisième position avec respectivement 1551 ha et 1288 en bio. Si le blé dur n’occupe que la quatrième place des céréales bio cultivées dans la région avec un peu plus de 1100 ha, sa progression annuelle surfacique est la plus importante de toutes les grandes cultures avec un bon de 37%, s’expliquant par la forte demande du marché. On notera également les près de 1000 ha occupés par le petit épeautre dans notre région, culture particulièrement bien adaptée aux climats et sols souvent difficiles. Plus que les surfaces de l’année de chacune de ces cultures, l’indicateur le plus intéressant est leur évolution dans le temps, fortement corrélé à l’évolution de la demande des marchés. Ces derniers s’ouvrent considérablement en circuits longs (coopératives, organismes stockeurs, meuniers) offrant ainsi de véritables opportunités pour les exploitations en conversions ou en projet de l’être. Ces opérateurs économiques sont en effet capables d’offrir des débouchés significatifs en quantité à des prix bien souvent avantageux par rapport au conventionnel. La demande est actuellement forte en blé dur, blé tendre, petit épeautre, pois chiche, soja ou encore tournesol. Consulter en amont son opérateur économique pour connaître ses besoins et s’organiser pour garantir la quantité et la qualité recherchée est donc une démarche indispensable pour la pérennité de l’engagement en bio de ses nouvelles surfaces. Le réseau Bio de PACA est là pour vous accompagner dans vos démarches.
mathieu.marguerie@bio-provence.org
Pour aller plus loin :
Construire ses rotations en grandes cultures biologiques
Fiches techniques grandes cultures biologiques -
Gel d’épis et échaudage : les deux facteurs climatiques de l’année marquants sur céréales d’hiver en Provence
Par Mathieu Marguerie
Décidément, aucune année ne se ressemble pour les blés en Provence. Après un printemps 2016, historiquement sec mais avec des chaleurs modérées, l’année 2017 est marquée par des gels tardifs en Avril et des fortes chaleurs en Juin. Autant de phénomènes qui pourront impacté le rendement malgré final malgré une pluviométrie printanière qui laissait augurer de bons potentiels.
Climat et rendement du blé sont fortement liés. Des bonnes conditions de semis au remplissage du grain, chacune des composantes de rendement du blé est sensible à des conditions particulières climatiques, en plus de la nutrition azotée et de la pression parasitaire. Cette année, de fortes pluies peu après les semis bio (200 mm à Mane vers le 20 novembre) ont pu pénaliser les levées, en particulier pour les semis les plus tardifs.
Élaboration des composantes de rendements du blé et risques climatiques et nutritionnels associés (Nicolas Latraye, 2016 d’après Arvalis-infosForte sécheresse à partir de la floraison
Si l’on prend l’exemple des Alpes de Haute-Provence, avec sensiblement le même cumul depuis le 1er janvier, la pluviométrie a été mieux répartie ce printemps que l’an dernier. Là où les précipitations avaient été très faibles voir quasi absentes en mars et avril 2016, elles ont été plus régulières cette année permettant ainsi de favoriser le potentiel de rendement pendant la montaison (élaboration du nombre d’épis par plante et du nombre de grains par épi). La quantification du stress hydrique par l’utilisation de sondes tensiométriques permet de constater l’aggravation quasi continue de la sécheresse depuis la mi-mai, soit à partir de la floraison du blé, ce qui risque d’affecter les composantes de rendement du nombre de grains/épi et de remplissage du grain.
Évolution comparée de la tension du sol à 30 cm à Mane dans les essais de variétés de blé. Les tensions sont mesurées par des sondes tensiométriques et donnent des valeurs en centibar représentant la tension nécéssaire aux racines pour prélever l’eau. Plus elles sont élevées, plus elles traduisent un état de sécheresse important. La courbe bleue représente les tensions en irrigué (irrigation matérialisée par les bâtonnets violets), et la rouge sans irrigation. On constate le décrochage des tensiomètres en sec continue depuis la mi-mai et le maintien de tensions basses en irrigué.Le nombre de grains par épi et le remplissage du grain potentiellement affectés
Au-delà de l’absence de pluie en fin de cycle du blé, les fortes températures de ces derniers jours font également peser un risque sur le remplissage du grain. Les températures échaudantes que nous connaissons actuellement en Provence (plus de 25°, et même plus de 30°C) risquent d’affecter la multiplication cellulaire dans les grains et ainsi réduire leur taille (faibles PMG). Ce risque vient s’ajouter à celui de températures élevées (plus de 30 degrés) au moment de la floraison, principalement pour les variétés les plus tardives pouvant pénaliser le nombre de grains par épi. Mais l’autre phénomène climatique marquant risquant d’affecter sensiblement le nombre de grains/épi le gel tardif observé au mois d’avril en Haute-Provence se manifestant par :
Des épis blancs (épis gelés) si des températures inférieures à -4°C ont été observées alors que les blés étaient encore en montaison ou début gonflement, c’est-à-dire avec leurs épis protégés (mais pas suffisamment) dans leur gaine.
De la stérilité de pollen avec des températures négatives au stade gonflement que l’on constatera avec des étages de grains non remplis.
Épi gelé (Mathieu Marguerie)Les essais de variétés de blé tendre menés à Mane permettront une nouvelle fois encore de caractériser les variétés qui s’en sont le mieux sorties dans les conditions climatiques particulières de cette année. Rendez-vous après les moissons pour les résultats enrichis de vos retours d’observations du terrain. Dans ce but, Bio de PACA lancera dans les prochains jours une grande enquête sur vos résultats moissons dont la synthèse permettra une vision globale précise des performances en grandes cultures biologiques sur la région. L’accumulation de ces données dans le temps a pour objectif d’aider les producteurs à caractériser au mieux les facteurs de réussite et d’échec de leurs systèmes de production.
mathieu.marguerie@bio-provence.org
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Compte rendu de la matinée d’échanges semis direct
Par Mathieu Marguerie
Compte rendu de la matinée d’échanges sur le semis direct organisée le 20 juin dernier par Agribio 04, Base sud-est et la Chambre d’Agriculture 04.
Cette matinée a rassemblé une vingtaine de participants qui ont pu échanger sur leurs techniques de semis direct et de non labour en bio et non bio.Consulter le compte rendu de la matinée
mathieu.marguerie@bio-provence.org
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Visite des essais de blé bio : un joli succès pour l’édition 2017 et du concret pour la filière
Par Mathieu Marguerie
Plus de soixante participants étaient réunis le 2 juin dernier pour la traditionnelle visite des essais de blés biologiques à Mane organisée par Agribio 04, Arvalis et le Parc du Luberon.
Barbus, pas barbus, hauts ou courts en paille, productifs ou qualitatifs, modernes ou plus anciens…cette année encore le panel des blés qu’ont pu visiter les professionnels de l’agriculture à Mane était très varié. Entre les traditionnels Togano, Soléhio, Arezzo ou Valbona, les participants ont pu également juger sur pied la Saissette de Provence, le Rouge de Bordeaux ou encore le Khorazan, des variétés dîtes paysannes, c’est-à-dire sélectionnées par des agriculteurs. La matinée a donc commencé à l’ombre pour expliquer la finalité de ces essais et le déroulé du programme financé par la Fondation de France, la Région PACA et le Conseil départemental 04. Initié en 2014 sous l’impulsion d’un groupe motivé d’agriculteurs biologiques des Alpes de Haute Provence, le projet vise à identifier des variétés de blé adaptées au bio, aux conditions pédoclimatiques de la région et à une panification de qualité. Cette année, 23 variétés modernes et paysannes sont donc étudiées de près par Agribio 04 et Arvalis.
Des variétés aux performances agronomiques très différentes
Quantification et explication du rendement, sensibilité aux maladies, hauteur en paille, capacité de recouvrement du sol… les notations au fil de l’année sont nombreuses et permettent une caractérisation fine du comportement agronomique des variétés. Les résultats accumulés sur les deux premières années d’essais sont déjà instructifs. Ainsi, l’an dernier, les variétés modernes, plus productives que les paysannes, car sélectionnées sur la composante fertilité d’épis, ont maximisé leur rendement du fait de l’irrigation (41 qtx/ha en sec ; 47 à l’irrigué). A contrario, les variétés paysannes ont eu comme particularité un rendement stable quel que soit leur régime d’irrigation (30 qtx/ha au sec et à l’irrigué). Ces résultats doivent être répétés pour être confirmés ou infirmés, d’où l’importance de la campagne en cours, marquée par des gels d’épis ou de la stérilité de pollen à la méiose du fait des très froides températures d’avril et par des risques d’échaudage avec les fortes températures de juin. Afin de compléter la représentativité des résultats, des agriculteurs ont également semé en bandes des variétés sur leur exploitation dans des environnements de travail et pédoclimatiques différents. Outre les aspects agronomiques, la panification fait également l’objet de l’attention du programme. L’ensemble des variétés fait ensuite l’objet de tests de panification menés par Arvalis ou par les boulangers et paysans boulangers locaux. Des séances d’analyse sensorielle des pains issus de la moisson des essais 2016, ou de paysans boulangers du Luberon et de la Haute Provence ont permis d’identifier la récurrence de saveurs d’épices, de cannelle ou de vanille propres aux variétés paysannes cultivées en bio en région PACA. Cette typicité encourage les producteurs à parler aujourd’hui de « terroir panicole ».
Les producteurs visitent la plate forme des essais de blés bio le 2 juin dernierDu concret pour la filière
La matinée a été également l’occasion d’échanges sur le développement des filières et des marchés pour les producteurs. Si les variétés paysannes suscitent l’intérêt des producteurs, de boulangers et de meuniers bios locaux, un important travail de structuration de la filière reste à faire, en coordination avec tous ses acteurs potentiels. En termes de volume, Agribio 04 estime, avec l’enquête des moulins bios de la région intéressés, le potentiel de développement des surfaces d’environ 300 ha d’ici 5 ans au niveau régional. Ces surfaces représentent un peu moins de 10% de la surface actuelle totale en blés biologiques en PACA et doivent donc être considérés par les agriculteurs comme une opportunité de diversification intéressante en coexistence avec les débouchés actuels qu’offrent les coopératives et organismes stockeurs, bien plus conséquents en volumes. Autrement dit, cette filière reste modeste en taille et son développement mérite d’être contrôlé pour être durable. Les premières bases d’une charte reliant tous les acteurs de la filière ont été discutées en fin de réunion en abordant notamment la question du niveau de rémunération des variétés paysannes pour garantir leur attractivité économique pour les producteurs. Leurs rendements moindres que les modernes engendrent des coûts de production de 30 à 50% supérieurs par rapport à des blés classiques. De nombreux autres points ont été mis sur la table comme la nécessaire qualité sanitaire des semences (traitement contre la carie notamment) ou la disponibilité de ces variétés. Ces éléments, qui seront travaillés par les acteurs intéressés de la filière dès la rentrée sont autant de futures garanties pour qu’aux côté des variétés modernes, les paysannes représentent une opportunité économique de diversification pour les producteurs, tout en répondant à la demande des consommateurs.
mathieu.marguerie@bio-provence.org
L’agenda du projet
- 5 Septembre à 14h à Forcalquier : restitution des résultats agronomiques de l’année écouléePour aller plus loin :
Reportage de France 3 PACA sur la visite des essais de blés bio
Consulter les résultats de la moisson 2016
Consulter les résultats de la moisson 2015 -
Essais de variétés modernes et paysannes de blés bio : tous les résultats
Par Mathieu Marguerie
Cinq ans d’essais agronomiques
Les essais menés par Agribio 04 et Arvalis sur les blés tendres et durs en bio, ont permis depuis trois ans l’accumulation de résultats précis sur le comportement agronomique de variétés modernes et paysannes en conditions méditerranéennes.
Résultats 2019 (blés durs et blés tendres)
Bilan des essais 2014-2018
Résultats 2018
Résultats 2017
Résultats 2016
Résultats 2015Des essais en panification et des analyses nutritionnelles
Des analyses en panification des variétés sont également réalisées par les boulangers et paysans-boulangers du projet, complétant celles effectuées en laboratoire par Arvalis.
Des analyses nutritionnelles, à minima sur grains et farines, sont également prévus dans les mois qui viennent.
Enfin, des analyses sensorielles des différentes variétés sont réalisées via l’encadrement de l’ITAB (Institut Technique de l’Agriculture Biologique)Essais participatifs de panification en décembre 2018
Résultats à venirVers une filière territorialisée ?
L’ensemble de ces résultats permettra d’avoir une vision globale des variétés testées de blés tendres bio. Ils ont vocation à être valorisés par les acteurs de la filière dans le but d’un développement territorialisé de la production de farine et de pains bio de PACA.
Renseignements : mathieu.marguerie@bio-provence.org /04.92.72.53.95
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Visite des essais de blés bio - jeudi 14 juin.
Visite des essais de blés tendres biologiques
Jeudi 14 juin 2018 - 9h45 à Mane (04), Mas de l’Aurore
Au programme : visite commentée d’un essai de 26 variétés modernes et paysannes de blé tendre biologique ; présentation de la démarche de filière territorialisée autour des blés paysans ; buffet à base de produits locaux.
Visite gratuite ouverte à tous.
Organisation : PNR Luberon, Agribio 04, Arvalis.
Contact : mathieu.marguerie@bio-provence.org / 04.92.72.53.95 -
Réunion bilan 2018 des essais de blé bio
PROGRAMME
9h00 : Accueil des participants – café9h15 – 10h15 : Présentation des résultats complets des essais 2016-2017 et bilan de quatre années d’expérimentations
Essais de variétés modernes et anciennes de blés tendres au sec et à l’irrigué
Par Stéphane Jézéquel (Arvalis), Mathieu Marguerie (Agribio 04).10h15 – 11h15 : quelles panifications pour les variétés paysannes ?
Présentation des résultats d’enquête de Léa Queriot sur les pratiques de panification des variétés paysannes.11h15 – 12h15 : La filière variétés paysannes : quelle organisation pour répondre à la demande ?
Présentation de la démarche de structuration de la filière de blés paysans bio en PACA : quelle organisation et débouchés pour la prochaine saison ?Télécharger le programme complet
La participation à cet événement est gratuite, merci de nous prévenir à l’avance de votre présence.
Contact et renseignements :
• Mathieu Marguerie, Agribio 04 : mathieu.marguerie@bio-provence.org ; 04 92 72 53 95 -
Quelles performances des couverts végétaux face au stress hydrique ?
Par Mathieu Marguerie, Agribio 04 -mathieu.marguerie@bio-provence.org
Christophe Pradié, Agribio 04Reconnus pour les services qu’ils apportent (matière organique, lutte contre l’érosion et le lessivage…), la pratique des couverts végétaux se développe en conditions méditerranéennes. Ceci étant dit, choisir les espèces adaptées n’est, compte tenu d’un climat exigeant, pas chose aisée. Pour tenter de mieux identifier les couverts adaptés au stress hydrique, une plateforme expérimentale a été implantée à Gréoux les Bains. Retour sur la première année de résultats.
Semer un couvert végétal en climat méditerranéen sans irrigation vaut-il le coup ? Si oui, quels couverts semer ? Pour tenter de répondre à ces questions cruciales, Agribio 04, aidé de nombreux partenaires (Chambre d’Agriculture 04, Arvalis, CRIEPPAM, ITAB, Supagro Montpellier) a organisé la mise en place d’une plateforme d’expérimentation dans le cadre du projet PEI (Partenariat Européen d’Innovation) « Gestion des couverts végétaux sans herbicide en production de grandes cultures et PPAM en PACA ». Le 31 aout 2017, vingt-et-un couverts végétaux, fournis par des semenciers (Semences de Provence) ou des agriculteurs locaux, ont donc été implantés par Marc Richaud sur une de ses parcelles en conversion vers l’agriculture biologique à Gréoux-les-Bains (Sud des Alpes de Haute-Provence). Limono-sablo-argileuse, la parcelle a un taux de matière organique de 1.9%. Sauf pour le cas particulier des couverts gélifs, les prélèvements de biomasse des couverts, les notations de leur hauteur et de leur recouvrement ont été réalisées à deux dates : au 14 mars et au 16 avril, afin de mesurer la reprise de début de printemps.
Un dispositif particulier pour caractériser l’effet du stress hydrique
Afin de sécuriser l’expérimentation, l’ensemble de la parcelle avait été arrosée une semaine avant le semis. En revanche, une fois le semis effectué, la parcelle a été divisée en deux pour que chaque couvert soit conduit et en sec et en irrigué. Entre le semis et la fin novembre, on comptabilise à peine plus de 40 mm de pluie, renforcés par 110 mm d’irrigation sur la partie arrosée de l’essai. Ces irrigations ont permis d’éliminer le stress hydrique sur la modalité irriguée de l’essai d’après les simulations avec le modèle agro-climatique CHN d’Arvalis-Institut du Végétal. Outre l’extrême sécheresse estivale et automnale, l’autre fait climatique marquant de l’année est l’arrivée de températures négatives dès le début du mois de novembre. Mis à part un redoux la deuxième quinzaine de janvier, le froid s’est ensuite installé durablement jusque mi-mars, avec des températures autour des -5°. L’augmentation des températures a ensuite été constante jusqu’à la destruction des couverts et concomitante avec d’importantes pluies début avril (60 mm autour du 8-10 avril), assurant ainsi une bonne reprise de biomasse après la sortie d’hiver.Un effet différencié du stress hydrique selon les couverts
Au vu des conditions climatiques décrites ci-dessus, l’absence d’irrigation a eu un fort effet sur le développement des couverts. La biomasse moyenne des couverts au 16 avril était de 1.4 T de MS/ha en irrigué, contre seulement 0.8 en sec, ce qui dans un cas comme dans l’autre reste modéré. Ceci étant dit, on observe une très forte variabilité de production de biomasse entre les différents couverts (Figure 1). La vesce Barvicos (3.4 T MS/ha), les féveroles Irena (2.4 T MS/ha) et Vesuvio (2.19 T MS/ha), les mélanges Biomax (1.94 T MS/ha) et l’ers (1.9 T MS/ha) offrent les meilleures biomasses en irrigué. Au sec, les couverts les plus développés au 16 avril sont dans l’ordre le seigle (1.7 T), la vesce Barvicos (1.6T), l’ers (1T), la vesce Mariana (0.9T) et la gesse N-Fix (0.8T), détruite par le gel début décembre.
Figure 1 : biomasse des couverts au 16 avril. Les histogrammes bleus présentent les biomasses en irrigué. Les histogrammes jaunes présentent les biomasses en sec. Le mélange Biomax précoce est composé de tournesol, féverole, moutarde, sorgho, vesce, pois fourragé à 200kg/ha et a été semé le 15/08. Le mélange Biomax tardif est de la même composition mais semé le 31/08, à la même date que l’ensemble des autres couverts. Sud Perfo est un mélange proposé par Semences de Provence composé de pois fourrager, gesse, vesce commune de printemps, radis chinois Structurator et alpiste des Canaries. La biomasse de la gesse N-Fix est celle mesurée au 10/12, après sa destruction par le gel.L’analyse des différences de biomasse entre sec et irrigué pour chaque couvert permet l’identification de ceux qui, cette année, ont le mieux résister à l’absence d’irrigation en début de cycle (Figure 2). Les couverts pour lesquels le différentiel de biomasse entre le sec et l’irrigué est faible ont, mis à part le seigle, des biomasses modérées, inférieures à 1 T MS/ha.
Figure 2 : biomasse comparée des couverts (T MS/ha) en sec et en irrigué. Plus les couverts sont positionnés près de la ligne rouge, moins la différence entre la biomasse en sec et en irrigué est marquée.La capacité de recouvrement des couverts, un indicateur d’intérêt dans les systèmes sans herbicide
Outre le rendement en biomasse des couverts, leur hauteur et leur capacité de recouvrement (Figure 3) ont été mesurées. Ces données permettent par exemple d’identifier des couverts à forte production de biomasse et hauteur importante mais au taux de recouvrement limité. C’est le cas par exemple de la féverole, à port érigé. A l’inverse, des couverts moins hauts sont capables d’être très couvrants et de produire de la biomasse (vesce, ers). En système sans herbicide, le choix d’espèces à fort pouvoir couvrant est primordial pour contrôler les adventices et avoir des couverts végétaux les plus propres possibles. En l’absence d’irrigation, les couverts ont été significativement moins hauts et moins couvrants, mais pas nécessairement plus sales. Là où l’espace laissé libre par les couverts a laissé place à de la terre nue en sec, il a été occupé par des adventices en irrigué. Même au sec, les couverts ont la possibilité de couvrir le sol dans des proportions non négligeables (jusque 58% pour les plus espèces les plus couvrantes).
Figure 3 : taux de recouvrement des couverts au 16/04 (% de terre occupée par les couverts à 90 degrés). Les couverts pluriannuels au sec (Luzerne, Minette) n’ont pas donné de résultats.Des restitutions très corrélées à la biomasse
L’azote contenu dans la partie aérienne des couverts apparaît fortement corrélé à la biomasse qu’ils ont été capables de développer (Fig.4). Logiquement, on constate en sec, des quantités d’azote contenus dans les couverts moindres (moyenne de 20 kg N/ha) par rapport à l’irrigué (moyenne de 47 kg N/ha). Les couverts peu développés, y compris les légumineuses, ne contiennent que peu d’azote et peuvent donc en restituer qu’en de très faibles quantités.
Figure 4 : corrélation entre l’azote contenu dans les couverts et leur biomasse. En rouge, les couverts au sec, en bleu les couverts à l’irrigué.
Si l’azote contenu dans un couvert l’est essentiellement dans sa partie aérienne, les racines sont en mesure d’augmenter ce stock de 10 à 30%. Un coefficient correcteur a donc été appliqué, sur la base de la bibliographie existante (S.Minette, CA Nouvelle-Aquitaine) pour connaître l’azote total contenu dans les couverts, et leur potentiel de restitution pour la culture suivante. Cette dernière est dépendante du rapport C/N des couverts au moment de leur destruction. Plus ce dernier est faible (matière verte frâiche), plus les couverts restitueront l’azote rapidement pour la culture suivante, dans la limite de 50% de ce qu’ils contiennent. Des couverts plus ligneux ou secs permettront de mieux augmenter les stocks de matière organique stable dans le sol à long terme. La figure 5 présente les restitutions potentielles d’azote pour la culture suivante en proportion de l’azote total contenu dans les couverts. Les couverts ayant atteint les meilleurs biomasses peuvent potentiellement être en mesure de restituer entre 40 et 67 unités d’azote par hectare en irrigué et jusque 30 en sec.
Figure 5 : Azote contenu dans les couverts à destruction et potentiellement restituable pour la culture suivante.
Télécharger la figure 5Choisir son couvert et réussir son implantation
Si aucune année ne ressemble à une autre, tant le climat provençal récent semble atypique, ces premiers résultats permettent d’y voir un peu plus clair sur le choix possible des couverts en conditions méditerranéennes. Ils seront à confirmer lors des deux prochaines années d’essais. Privilégier les mélanges d’espèces à l’implantation est par ailleurs, un gage de sécurisation de la réussite de la levée et de la bonne couverture du sol. Des associations entre des légumineuses couvrantes (ers, vesce), à port érigé (féverole) ou des graminées de type seigle permettent généralement de trouver le compromis entre couverture, structuration du sol et biomasse. Au-delà du choix des espèces, l’implantation d’un couvert en été reste souvent délicate au sec en Provence. Pour une interculture entre une céréale d’hiver et une culture de printemps, cela revient à chercher la date optimale de semis entre les premières pluies et avant l’arrivée des températures plus froides. L’idéal se situe généralement autour de début septembre pour avoir des couverts les mieux développés possibles avant les premiers froids. Le soin apporté à l’implantation est primordial tant au niveau de la préparation du sol que de son désherbage éventuel pré ou post semis. Un passage d’herse étrille à l’aveugle quelques jours après le semis est conseillé. Dans des conditions très sèches, il est préférable d’éviter les couverts à petites graines (trèfles, fétuques, lotiers, alpiste) pour se concentrer sur des semences à PMG plus importants, capables d’être enterrées plus profondément et disposant de plus de réserves (vesces, féverole, ers, gesse…). Cela sera un avantage également dans le cas de semis sur des sols pas suffisamment affinés. Enfin, des couverts gélifs (légumineuses comme la lentille fourragère, la gesse, le fénugrec) peuvent également être implantés en association avec un blé dans le but de lui apporter de l’azote. L’objectif de cette pratique est qu’en gelant, le couvert apporte au blé de l’azote. La réussite de cette technique dépend évidemment du gel du couvert. Pour assurer le gel du couvert, il faut que ce dernier soit suffisamment développé afin d’être sensible aux températures froides. Un semis trop tardif peut donc contrarier son objectif de destruction par le gel. En cas de semis précoces des blés en secteur de montagne (septembre), le semis de la légumineuse doit s’envisager en même temps que le blé. En revanche, en cas de semis tardif des blés fin octobre (sud des Alpes de Haute-Provence, Vaucluse, Bouches du Rhône), il est nécessaire de semer la légumineuse en amont du blé, idéalement début septembre. Le blé sera semé en direct dans cette légumineuse par la suite, à la date habituelle. Des essais vont être menés en ce sens cette année dans la région. Si vous souhaitez y contribuer, n’hésitez pas.
Restitution des résultats et ateliers de travail :
Mardi 31 juillet 18h à Forcalquier (salle du grand carré)
Jeudi 2 Aout 18h à Vinon sur Verdon (Mairie)Pour aller plus loin :
Fiches couverts végétaux 2018Ce projet est financé par la mesure 16.1 du Programme de Développement Rural de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, à hauteur de 109 680,60 euros d’aides publiques :
Partenaires du projet :
Bio de PACA- Agribio 04 - Chambre d’Agriculture 04 - Arvalis, Institut du Végétal - CRIEPPAM - ISARA - Montpellier Supagro - ITAB - Atelier Paysan - Lycées agricoles de La Ricarde et d’Aix-Valabre -
Mars 2019 : conditions propices à la fertilisation et au désherbage
Par Mathieu Marguerie
Les semis, réalisés cette année dans des conditions compliquées, induisent des états de développement des blés très différents en ce début du mois de Mars. Tour de parcelle "virtuel" des états des blés bio actuels en région PACA.
Pour des semis autour du 20-25 octobre en zone sud de la région (Forcalquier, Valensole, Aix, Avignon), les blés sont actuellement en plein tallage.
Pour ceux semés après les épisodes pluvieux de l’automne (vers fin novembre), ils en sont actuellement entre le stade 2 feuilles et le stade 3 feuilles.
Blés tendres semés le 25 octobre vers Meyrargues derrière un premier blé.
Blé tendre semé le 29 novembre derrière luzerne à ManeFaut-il fertiliser ?
La fertilisation du blé s’envisage en bio avant tout en fonction de l’état de salissement de la parcelle. En cas de présence importante de mauvaises herbes non contrôlables à ce stade (vulpin, ray-grass, folle avoine), il est conseillé d’éviter les apports de fertilisant afin de ne pas favoriser les mauvaises herbes.
Ensuite, en cas d’épandage, les quantités apportées doivent s’envisager en fonction des reliquats azotés actuels (Tableau 1).Reliquats azotés mesurés fin février dans des parcelles de céréales bio (en kg N/ha) Précédent luzerne Précédent sainfoin Précédent légumineuses annuelle Précédent paille 40-47 35-40 30-35 7-15 Pour un blé semé derrière luzerne, les reliquats actuellement autour de 45 unités d’azote étaient mi-décembre autour de 20 unités.
La dose à apporter est ensuitefonction des objectifs de rendements.
Concernant le moment d’apport, il est conseillé de le réalisé, si possible, avant une pluie significative (15-20 mm a minima) et le plus tôt possible, même si les blés sont encore peu développés. A ce titre, fertiliser avant les pluies annoncées du milieu de semaine prochaine (6-7 mars) paraît opportun.Une situation potentiellement favorable aux mauvaises herbes
Le désherbage à la herse étrille est à raisonner en fonction de la présence d’adventices au stade "filament blanc" et de l’état d’avancement des blés, qui en retard cette année, compliquent les potentiels premiers passages alors que les conditions météo sont favorables.
Les pluies annoncées annoncent une situation propice aux passages d’herse étrille. Actuellement propres à très propres (du fait en partie des semis tardifs), on commence à observer des adventices au stade "filament blanc". Un passage sur sol ressuyé après les pluies sera favorable à l’élimination des très jeunes adventices. Sur les blés déjà bien développés (au delà de 3 feuilles) dans lesquels des mauvaises herbes commencent à apparaître, un passage d’herse étrille peut être envisagé. Il est important de réaliser des passages dès que les conditions sont favorables. Le réchauffement actuel des sols et leur relativement bonne humidité créent des conditions propices au développement des mauvaises herbes.
La météo des prochains jours nous donne le calendrier de travail : fertilisation et hersage. Source : Météociel. -
Moisson des blés : une année correcte, malgré un climat atypique
Par Mathieu Marguerie
Le climat de l’année a été caractérisé par une importante pluviométrie en novembre qui a contrarié de nombreux semis, décalant certains à janvier, notamment dans la zone la plus à l’Ouest de la région (Vallée du Rhône). L’hiver sec qui a suivi (janvier à mars) et froid a généralement défavorisé le tallage des blés, en particulier celui des semis tardifs. Le climat a été peu propice à l’assimilation de l’azote. La pluviométrie du mois d’avril a permis a été très favorable au blé, alors en pleine montaison et permis de sauver une partie du potentiel de rendement, notamment sur la composante de nombre de grains/épi. Les froids tardifs en mai ont pu légèrement pénaliser le nombre de grains/épi avec le gel d’épi, notamment sur les blés précoces. Au final, la maturité du blé s’est brusquement accélérée avec les températures chaudes, puis très chaudes (>40°C) fin juin. Les blés les plus tardifs, n’ayant pas achevé le remplissage de leur grain à ce moment là ont été les plus impactés.
Figure 1 : climat du blé sur la saison 2018-2019 (source : Arvalis)En ce début du mois d’Aout, un rapide premier bilan de campagne rapide peut être fait. Sur les 24 parcelles de blé tendre bio suivies par Agribio 04 en région PACA le rendement moyen se situe à 26.7 quintaux/ha, pour un taux moyen de protéines de 12%. Les parcelles suivies l’ont été dans une grande diversité de contextes pédoclimatiques (Gap, Valensole, Forcalquier, Meyrargues, Saint Rémy de Provence) et agronomiques (précédents fourrages, pailles, légumineuses annuelles ; labour ou travail simplifié). Les semis les plus tardifs (janvier) semblent avoir souffert de la sécheresse de février et mars, ayant pour conséquence un faible tallage et un faible nombre d’épis/m² à la récolte, contrairement aux semis d’avant fin octobre, généralement les plus productifs (jusqu’à 55 qtx/ha sans irrigation avec des variétés modernes). Les variétés précoces, une fois de plus, s’en sortent mieux en termes de rendement, ayant évité l’échaudage de fin de cycle. En termes de maladies, de la fusariose sur la base des tiges a pu être observée. Dans les essais de blé tendre réalisés à Mane, semés fin novembre derrière luzerne, les variétés anciennes ont réalisé un rendement moyen de 22qtx/ha, contre 32 pour les modernes. Le rendement moyen des blés durs de l’essai est lui de 30 quintaux/ha. Au final, l’année, bien qu’une fois de plus compliquée climatiquement, semble dans l’ensemble satisfaisante en conditions de productions biologiques. Un bilan complet des essais vous sera présenté le 04/09 prochain à Forcalquier.
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Donner un nouvel avenir au pain bio !
Par Christian Rémésy, nutritionniste et directeur émérite de recherche à l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique)
La demande en aliments bio et en particulier en pain se développe. On trouve du pain bio dans un plus grand nombre de boulangeries artisanales, dans les magasins entièrement dédiés à la vente de produits bio, ainsi que dans la plupart des circuits de distribution alimentaire et une nouvelle offre en pains bios dans les marchés de plein vent est maintenant assurée par un nombre croissant de boulangers paysans. Quelques dizaines d’entreprises de boulangerie bio, voire les boulangers paysans alimentent les supérettes bio dont le nombre ne cesse d’augmenter.
A l’origine, sous l’influence de ses pionniers, tel Raoul Lemaire, la filière du pain bio s’est démarqué de la filière conventionnelle en s’appuyant sur des bases solides d’utilisation de farines bises et de panification au levain. Plus récemment, il s’est développé une autre offre de pain bio, calquée sur le modèle conventionnel, avec un même assortiment de baguettes et de pain ; c’est d’ailleurs une tendance lourde et souvent critiquable du bio, d’emboîter le pas du secteur agroalimentaire industriel conventionnel. -
Retour sur le Forum Du grain au pain
L’événement régional Manger bio et Local 2019 s’est tenu le 28 novembre à Cadenet (84). Retrouvez le compte rendu de cette journée...
Plus d’une centaine de personnes se sont retrouvées le 28 novembre à Cadenet (84) pour une journée d’échanges autour de la filière blé farine pain. Des compte-rendus techniques, une dégustation pour mettre en valeur la typicité des blés de PACA, des animations pédagogiques pour trois classes de l’école primaire de Cadenet, un repas bio et local concocté par l’équipe du restaurant scolaire municipal... Ce fut une journée bien remplie !Ce forum s’inscrivait dans le cadre de la campagne "Manger Bio et Local c’est l’idéal". Après une journée avec des chefs étoilés (Marseille, 2017) et une journée thématique autour de la restauration collective (Brignoles, 2018), c’est autour de la filière "blé farine pain" que le réseau Bio de PACA a choisi de consacrer son événement 2019 de la campagne, en partenariat avec Agribio 04 et le Parc naturel régional du Luberon.
La collaboration entre le Parc et le réseau Bio de PACA est régulière et historique, depuis le projet De ta ferme à ta cantine pour relocaliser l’alimentation dans les cantines et former les chefs cuisiniers, les essais variétaux menés en grandes cultures ou encore la participation à l’élaboration du Plan Alimentaire Territorial (PAT) du Parc.
Du grain au pain, le résultat de 5 années d’expérimentation
Le Parc naturel régional du Luberon et le réseau des agriculteurs Bio de Provence-Alpes-Côte d’Azur (porté par AGRIBIO 04) en partenariat avec l’Institut du Végétal (ARVALIS) ont réalisé un travail de collecte et de multiplication des variétés paysannes et modernes de blé tendre bio en conditions méditerranéennes. Les variétés paysannes tendent à disparaître alors qu’elles apparaissent comme essentielles à la conservation de la biodiversité locale et intéressantes pour la boulangerie artisanale.
Ce forum a apporté un éclairage de cinq années d’expérimentation agronomique sur des blés de pays avec des producteurs motivés et des essais de panification avec des chercheurs engagés sur l’alimentation durable.
Des témoignages de producteurs, meuniers et boulangers ont émaillé le débat vers la relocalisation et la promotion d’une filière blé-farine-pain biologique en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Dans le cadre du projet d’évaluation de différentes variétés de blé bio cultivées en conditions méditerranéennes, des dégustations de pains élaborés lors d’essais collectifs de panification ont été organisées. Ces analyses sensorielles ont permis de souligner l’incidence du terroir sur le goût des pains au levain. En effet, lorsque les variétés de blé sont produites en région Provence Alpes-Côte d’Azur, les pains dégustés ont tendance à être caractérisés par un arôme de pain d’épice (aussi associé à l’arôme de cannelle / vanille). Ces descripteurs aromatiques semblent spécifiques à la région, bien que leur expression soit plus ou moins forte selon les variétés. L’expression des arômes dépend aussi du levain utilisé pour la panification : lorsqu’il est plus doux (peu acide), les arômes sont perçus plus fortement dans le pain.
Les résultats détaillés des différentes sessions d’essais collectifs de panification auxquels ont suivies les analyses sensorielles, au nombre de quatre entre 2016 et 219, ont été présentés dans la matinée lors du Forum "Du grain au pain". Puis, une démonstration de la typicité des pains au levain élaborés à partir de farines régionales a été organisée sur place. Les participants au forum ont été invités à déguster à l’aveugle 7 pains au levain : 4 pains fabriqués à partir de blés cultivés en Provence et 3 pains fabriqués à partir de blés en provenance de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Le traitement statistique des résultats (près de soixante participants se sont prêtés au jeu), lesquels ont été présentés en clôture de forum, correspond bien aux dégustations précédentes et illustre la typicité gustative des blés cultivés en Provence.Livret Du grain au pain
Un livret a été édité à l’occasion du forum pour restituer le projet, une version à télécharger est disponible en cliquant sur l’image ci-dessous.
Partenaires techniques : Parc naturel régional du Lubéron, Réseau Bio de PACA, Agribio 04, Arvalis, ITAB, Minoterie Pichard, Minoterie Saint-Joseph, Établissements Garcin, Ville de Cadenet.
Les intervenants
La plupart des interventions s’appuyaient sur un diaporama. Retrouvez-les en format pdf en cliquant sur les liens ci-dessous :
Nathalie Charles, Valoriser un terroir panicole, genèse et présentation du projet 2014-2019
Mathieu Marguerie, Cultiver des variétés de blés en conditions méditerranéennes
Léa Queriot et Camille Vindras, Quels pains pour la filière ? Accompagner la démarche de structuration ; Incidence du terroir provençal sur la typicité des pains au levain, la méthode de dégustation CATA
Denis Lairon, La places des céréales dans l’alimentation méditerranéenne
Benjamin Borel, Le réseau Bou’sol : émergence et animation des boulangeries solidaires "Pain et Partage"
et Coopérer pour structurer des filières d’approvisionnement localesKristell Gouillou, PARCEL, un nouvel outil au service d’une alimentation résiliente, citoyenne et locale
Mylène Maurel, Une filière agricole pour le PAT Luberon
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Mars 2020 : vigilance rouille jaune
Par Mathieu Marguerie
La situation des parcelles de céréales bio sur la région est très hétérogène étant donné la variabilité des dates de semis. Attention à l’apparition de foyers de rouille jaune.Une grande diversité de stades
Étant donné les conditions délicates de semis à l’automne, on observe d’importants décalages dans les stades des blés durs et des blés tendres. Pour les semis de mi-octobre, la montaison est déjà bien avancée dans les secteurs les plus précoces (2 ou 3 nœuds, voir F2 sortie). Pour les semis de fin octobre, début novembre, les blés ont déjà généralement bien attaqué leur montaison (stade « épi 1cm dépassé), en particulier dans les secteurs sud de la région (sud 04 et 84, 13, 83). En revanche, pour les semis tardifs (décembre, janvier, voir février) ou les secteurs marqués par de basses températures hivernales, les blés sont beaucoup moins avancés, généralement guère plus que le stade « tallage ».
Observation du stade "épi 1cm" sur céréales.Des créneaux favorables pour la fertilisation
Fin février, les créneaux de fertilisation organique des blés ont été favorables : de la pluie, parfois même de la neige, voir des terres pas trop froides dans un certain nombre de secteurs. Visuellement, les blés fertilisés semblent actuellement pleinement en profiter, comparé à ceux sans apport. Les doses épandues conseillées ont généralement été importantes (50 unités d’azote minimum) étant donné les faibles reliquats mesurés en janvier et février expliqués par les pluies abondantes de l’automne (descente de l’azote en profondeur, voir risques de lessivage). Pour les blés semés tardivement, une fertilisation organique est toujours possible (modérée étant donné un potentiel de rendement théorique limité) jusque début avril sous réserve de pluies annoncées.
(Prélèvements effectués en février)Vigilance sur le désherbage des blés semés tardivement
En termes d’enherbement, les observations faîtes et les retours des agriculteurs ne semblent pas montrer de situation globalement préoccupante. Il conviendra néanmoins d’être vigilant sur les semis de janvier ou février, avec une pression potentiellement forte en dicotylédones du fait de levées importantes. Les premiers passages d’herse étrille seront déterminants en la matière.
Maladies : septoriose et rouille jaune sous surveillance
Des foyers importants de rouille jaune ont été signalées dans la Vallée du Rhône et en Camargue avec des attaques d’intensité élevée. La rouille jaune se caractérise par des fines tâches allongées dans le sens des nervures puis de pustules positionnées parallèlement à ces dernières. La maladie apparaît d’abord par foyer dans le champ, avant éventuellement de s’étendre à la totalité de la surface. Les conditions climatiques récentes (vent favorisant la dissémination, humidité relative et absence de températures très froides) ont été favorables au développement du parasite. Si vous constatez des symptômes de rouille jaune, merci de nous transmettre les parcelles et variétés concernées. En bio, il n’existe malheureusement pas de traitement, outre le choix de variétés peu ou pas sensibles.
Outre la rouille jaune, de la septoriose est également parfois observée sur les feuilles du bas des semis d’automne. Cette maladie cryptogamique se caractérise généralement par des tâches brunes ovales entourées d’un halo jaunâtre. Là encore l’essentiel de la lutte en bio s’effectue par le choix variétal, bien que lesoufre soit une piste d’avenir de plus en plus étudiée.Pour aller plus loin : consulter le BSV du 24/03/2020 édité par Arvalis
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Grandes cultures bio en PACA : quelles pistes pour la protection des sols ?
Par Mathieu Marguerie
Comment pratiquer l’agriculture biologique de conservation (ABC) des sols en région PACA ? Afin d’accompagner les producteurs dans la démarche, Agribio 04, en plus des expérimentations menées, a validé avec les pionniers régionaux de ces techniques quelques principes directeurs.
Les conditions climatiques de plus en plus atypiques de la région obligeront à repenser les systèmes de production, en particulier céréaliers dans lesquels des cultures doivent être semées chaque année. Les automnes 2018 et 2019 se ressemblent : les intenses pluviométries rendent très délicates la bonne réalisation des semis de céréales bio qui nécessitent une préparation mécanique du sol. À l’inverse, la mémoire de l’automne très sec de 2017 nous rappelle que la préparation des sols peut être rendue compliquée par l’absence de pluie pendant 4 ou 5 mois. Dans les deux cas, des itinéraires techniques basés sur un travail du sol important voient leur réalisation fortement compliquée. On constate au contraire dans les exploitations ayant réduit depuis plusieurs années le travail du sol de manière conjuguée à une couverture accrue, une plus grande souplesse dans les possibilités d’intervention. Des créneaux de travail superficiel du sol ou de semis supplémentaires s’ouvrent alors. Cet avantage pourrait bien devenir majeur dans les années à venir, tant l’analyse fréquentielle du climat de ces vingt dernières années montre une augmentation des épisodes pluvieux méditerranéens à l’automne.
Trois systèmes type d’exploitation
Afin d’accompagner les agriculteurs bio qui souhaiteraient améliorer leurs techniques de conservation des sols, Agribio 04 a entrepris au printemps dernier une validation de quelques principes directeurs avec les pionniers engagés en ABC dans la région. Pour cela, trois systèmes représentatifs de la diversité des exploitations de grandes cultures dans la région ont été étudiés : les céréaliers avec et sans irrigation et les polyculteurs-éleveurs. Chacun d’entre eux ont des contraintes et des atouts différents leur permettant d’aller plus ou moins loin dans la sécurisation technique et économique de l’ABC en conditions méditerranéennes. Les difficultés liées à la mise en œuvre des techniques de conservation des sols ont d’abord été hiérarchisées et discriminées selon qu’elles soient d’abord liées au climat ou aux principes mêmes de la bio (Figure 1). La gestion du salissement en bio sans labour peut en effet être plus compliquée, notamment pour les adventices germant en superficie et se conservant peu d’années dans le sol (brome, folle avoine, vulpin, ray-grass…). Par ailleurs, la réduction du travail du sol risque de ralentir les cycles de minéralisation des matières organiques ce qui peut alors pénaliser la nutrition azotée de certaines cultures exigeantes en azote en l’absence de fertilisation compensatoire. Le climat de la région complique quant à lui la réussite des couverts végétaux et peut, en l’absence d’irrigation, contrecarrer les possibilités de diversification de cultures rendant la réussite des semis de printemps très aléatoire.
Figure 1 : discrimination des principaux freins à l’adoption des techniques de conservation des sols en bio en conditions méditerranéennes.L’indispensable prairie temporaire
L’ensemble des agriculteurs des trois systèmes enquêtés s’accordent sur un point : une prairie temporaire en tête de rotation est une garantie minimale de la sécurisation de l’agriculture bio de conservation des sols (Figure 2). Elle permet bien sûr d’apporter l’azote nécessaire aux cultures céréalières si sa composition en légumineuses est importante. Par ailleurs, le fait qu’elle occupe le sol pendant plusieurs années et qu’elle soit entretenue par des fauches successives joue un rôle crucial dans l’entretien de la propreté des parcelles sur l’ensemble de la rotation. Sa destruction sans labour pourra en revanche être plus délicate. La disponibilité de plusieurs moyens mécaniques sera déterminante pour conférer au système de la souplesse dans les interventions en fonction des plantes présentes et des conditions climatiques (Figure 2). Par ailleurs, nombre d’agriculteurs allongent généralement d’un an la durée de la luzerne, plus facilement destructible sans labour, car plus affaiblie qu’au bout de trois ans.
Figure 2 : principales stratégies pour l’ABC des sols en climat provençal.
Figure 3 : emploi de différents outils de travail du sol pour l’ABC en conditions méditerranéennesCouverts végétaux : les moyens pour s’assurer d’un retour sur investissement
Avant même la simplification du travail du sol, la première contrainte est celle de la réussite des couverts végétaux en climat provençal. Si les pluies automnales sont abondantes, elles le sont souvent tardivement, après le 15 ou 20 octobre, soit trop tard pour implanter un couvert avant l’hiver en l’absence d’irrigation. Septembre devient de plus en plus un mois pauvre en précipitations. Néanmoins, on constate sur le terrain que les agriculteurs qui réussissent le mieux leurs couverts végétaux sont ceux qui possèdent des sacs de semences à disposition tout au long de l’année pour intervenir dès que les conditions s’y prêtent. Des couverts peu onéreux (radis, moutarde) ou des semences de ferme permettent de sécuriser économiquement le retour sur investissement. Dans le cadre du projet « couverts végétaux sans herbicide dans les filières PPAM et grandes cultures en conditions méditerranéennes » animé par Agribio 04, des espèces ont été identifiées sur leur capacité à produire un minimum de biomasse en conditions sèches (figure 4).
Figure 4 : biomasse des couverts annuels implantés fin août à leur destruction en début de printemps. Compilation de deux premières années d’essais réalisés à Gréoux-les-BainsAtteindre une biomasse de 2.5 ou 3 tonnes de matière sèche à l’hectare permettant un bon contrôle des adventices et des apports d’azote significatifs reste compliqué sans irrigation dans la partie sud de la région. Un couvert mal réussi, c’est-à-dire peu poussant, est en effet un couvert concurrencé par les adventices, dont les effets agronomiques seront atténués et dont la destruction sera rendue plus difficile, d’autant plus si elle est effectuée sans labour. Enfin un couvert « raté » est également un mauvais retour sur investissement : de l’argent dépensé dans la semence, le semis et la préparation du sol qui va avec, mais des bénéfices limités.
Élevage et agriculture de conservation font bon ménage
L’irrigation est bien évidemment un facteur sécurisant la réussite de la levée des couverts et un moyen de s’assurer un minimum de biomasse. En son absence, le semis des couverts hivernaux est souvent décalé de la fin août aux premières pluies de mi-septembre, ce qui diminue le potentiel de biomasse. Les essais en cours cette année permettront d’évaluer l’intérêt de semis de couverts précoces à l’irrigation (mi-août) comparativement à des semis plus tardifs sans irrigation. Dans le premier cas, la levée des couverts peut être pénalisée par celle concomitante des mauvaises herbes, comme le ray-grass. Attendre pour avoir l’opportunité de préparer les sols pour mettre les couverts en situation de compétitivité face aux mauvaises herbes semble être une stratégie gagnante… à condition que la pluie vienne derrière. L’irrigation permet également le décalage des dates de semis des cultures d’hiver et de printemps afin de réaliser des faux semis. Les pertes de rendement pourront alors être compensées par quelques tours d’eau. En ce sens, le choix des couverts est primordial pour s’orienter vers ceux capables de couvrir rapidement le sol. La présence de l’élevage dans le système permet d’aller beaucoup plus loin dans la sécurisation des pratiques en ABC. Les polyculteurs-éleveurs sont, parmi les trois types d’exploitation étudiés, ceux qui vont le plus loin en termes de semis direct (c’est-à-dire sans aucun travail du sol). Ce sont également eux qui possèdent les marges de manœuvre les plus importantes en cas d’échec d’une culture ou d’un couvert. Le pâturage leur permet entre autres de valoriser une culture qui se serait fait « dépasser » par un couvert, chose moins facile pour les exploitations sans élevage. Par ailleurs, l’élevage confère une tolérance plus importante au salissement des couverts : des levées de ray-grass dans un couvert sont valorisables. En fonction des années et des opportunités, un couvert pourra devenir un fourrage pâturé ou fauché. Enfin, le pâturage des couverts peut également, s’il est bien mené, être un accélérateur de fertilité. En transformant les couverts en bouse, le rapport C/N de ces derniers s’abaisse rendant ainsi leur assimilation par les cultures qui suivent plus rapide. C’est donc un moyen de palier à la plus lente minéralisation en systèmes avec peu de travail des sols. Pour la réussite de la pratique des méthodes de pâturage tournant dynamique sont conseillées. Afin de ne pas perdre une part trop importante de fertilité accumulée dans les couverts et de réguler les mauvaises herbes, un pâturage non sélectif basé sur des petites surfaces et des rotations courtes est de mise.
Quelles solutions sans irrigation ni élevage ?
La facilité à aller vers de l’ABC avec élevage ne veut pas dire que les animaux seront réintroduits sur toutes les fermes. En revanche, la chose doit être envisagée à l’échelle de bassins de production. Elle pourrait même permettre d’aider ou d’installer des éleveurs en mal de terre, les couverts, ou les prairies en tête de rotation, permettant alors une nourriture facile d’accès aux bergers. Dans les systèmes sans eau ni élevage, la collaboration avec des éleveurs est un gage de sécurité pour la valorisation des prairies pluriannuelles, pilier indispensable de l’ABC. Encore plus qu’en présence d’élevage et d’irrigation, les stratégies opportunistes et permettant une réactivité importante seront les clefs de la réussite dans les systèmes au sec. La couverture spontanée des sols par les chaumes ou les repousses de luzerne, de sainfoin ou d’autres cultures doit être privilégiée. Pour cela, une destruction de la luzerne avant semis du blé par scalpage ou labour peu profond est appréciable. La maîtrise de la concurrence entre la céréale et la luzerne se fera par la qualité de la régulation de cette dernière et l’emploi de blés hauts en paille qui passeront au-dessus de la luzerne. Des techniques de régulation de la luzerne par tonte dans le blé sont en cours d’expérimentation à Arvalis. Il faudra aussi éviter un déchaumage post-récolte pour permettre à la prairie de repartir, voire de la broyer pour lui redonner de la vigueur. En fonction de la date de semis de la culture suivante, un sur-semis de couverts annuels dans la luzerne pourra être envisagé afin de combler les manques de cette dernière.
Repousses de luzerne (calmée à l’actisol) derrière un blé.Article rédigé dans le cadre du projet PEI "gestion des couverts végétaux sans herbicide en région PACA" financé par la mesure 16.1 du FEADER
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Des couverts dans les houblons !
Par Mathieu Marguerie
Dans le cadre du projet "expérimentation et évaluations de cultures de houblons en climat méditerranéen", financé par la région Sud-PACA et l’Union Européenne (mesure 16.2 du FEADER), des parcelles de houblon sont mis en test en Provence.
Au-delà du choix des variétés, la présence de couverts végétaux en inter-rang pourrait être un des leviers permettant d’adapter la culture aux conditions pédoclimatiques de la région. -
BIODUR PACA : développer la culture de blé dur bio en Provence
Cette page est dédiée au projet BIODUR PACA, financé par l’Union Européenne et la région Sud-PACA dans le cadre de la mesure 16.1 du FEADER vise à accompagner les agriculteurs, coopératives et industriels de la région PACA au développement et à la sécurisation de la filière de blé dur bio.
Tous les résultats acquis dans le projet y seront régulièrement présentés
1- Présentation du projet
Document de présentation du projet
Le projet en vidéo en cliquant ici.
2- Résultats du projet
Campagne 2019 - 2020 :
Résultats détaillés des essais variétaux 2019-2020
Résumé des essais variétaux 2019-2020
Campagne 2020 - 2021 :
Résultats détaillés des essais variétaux 2020-2021
Campagne 2021 - 2022 :
Powerpoint de restitution de résultats du 06 et 07 septembre 2022
Sujets traités : facteurs de réussite/limitants de la culture de blé dur bio en PACA, nutrition azotée du blé dur, choix variétal, conditions de rentabilité du blé dur bio.Retour en vidéo sur la visite d’essais du 14 juin 2022 ici
Fiches techniques blé dur bio :
1. Itinéraire technique du blé dur bio
2. Le choix variétal en blé dur bio
3. La nutrition azotée : un facteur clé de réussite en blé dur bio
4. La gestion des adventices : un facteur clé de réussite en blé dur bio
5. Les conditions de rentabilité du blé dur bioArticles :
Article : Le blé dur bio, un atout pour la rentabilité des céréales en Provence tiré des résultats 2019/2020.
Article "Variétés et rotations : une combinaison de leviers pour réussir du blé dur en bio" tiré des résultats 2020/2021.
Article "Ajuster son itinéraire technique pour assurer sa rentabilité" tiré des résultats 2021/2022.
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Travail du sol : faut-il décompacter ?
Par Mathieu Marguerie
La compaction des sols est un phénomène qui diminue à termes le rendement des cultures et limite la percolation de l’eau. Parfois il est nécessaire de décompacter les sols via une sous-soleuse. Quand et comment intervenir ?Le sous-solage est une opération coûteuse. Avant de se lancer, un diagnostic précis du sol est donc généralement recommandé. Celui-ci peut s’effectuer grâce à un pénétromètre, une tige métallique que l’on enfonce dans le sol et qui permet de sentir les zones de compaction. Mais la méthode la plus complète reste le profil de sol consistant à creuser une tranchée dans le sol perpendiculaire au sens de travail du sol. Une fine observation de ce profil permet alors d’identifier les profondeurs de compaction entraînant une pénétration délicate des racines, et donc en limitant les rendements.
La nécessité de décompacter dépend des types de sols…
Au-delà des éléments décrits précédemment, le choix d’une opération de décompactage dépend également du type de sols selon qu’ils soient légers ou lourds.
Figure 1 : sous-solage et types de sols, d’après Perspectives Agricoles, septembre 2005De manière générale, le décompactage est peu utile sur les sols sains ayant une bonne activité structurale et subissant peu de risques de compaction (travail du sol bien réfléchi et cultures récoltées l’été en conditions sèches). Après culture récoltée en été et sans tassement ultérieur, le décompactage n’est pas non plus utile. Les risques sont accrus en présence de cultures récoltées l’automne en conditions humides. Un décompactage peut également s’envisager lors de tassements importants au printemps avant une culture qui y est sensible comme le maïs par exemple. Cela peut également être utile dans le cas de sols se reprenant en masse (limons sableux ou hydromorphes) avant une culture de printemps ou tous les 3-4 ans. De manière plus générale, le décompactage doit être réfléchi en cas de chantiers en conditions humides, en particulier si des signes de « fatigue » des cultures apparaissent.
...Et des cultures
La sensibilité des cultures au tassement est généralement plus élevée pour les cultures de printemps, qui ont moins le temps de s’enraciner, que pour les cultures d’hiver. Les essais réalisés par Arvalis montrent par exemple qu’il n’y a pas de différences de rendement significative entre des blés implantés en sols tassés ou non tassés, exception faîte des sols hydromorphes.
Sensibilité des cultures aux tassements des sols, d’après Perspectives Agricoles, septembre 2005Quand décompacter ?
Une fois que la décision est prise, il est nécessaire de la réaliser dans les meilleures conditions. Il est alors conseillé d’intervenir en conditions ni trop sèches (demande trop de puissance), ni trop humides (peu d’efficacité). La période optimale se situe en fin d’été ou début d’automne. Au printemps, le décompactage est à réserver aux sols légers qui reprennent en masse l’hiver.
Maintenir la bonne structure par des couverts végétaux
Au-delà des interventions mécaniques, il est important d’entretenir la bonne structure du sol par des couverts végétaux. Avec des enracinements différents, ils peuvent en effet ameublir les sols en profondeur. Les radis chinois (type structurator) ou les luzernes permettent par exemple de maintenir une structure aérée.
Le radis chinois (à droite ; à gauche : radis fourrager iris) , un couvert permettant d’entretenir la bonne structure d’un sol -
Le blé dur bio, un atout pour la rentabilité des céréales en Provence
Par Mathieu Marguerie
Les prix actuels du blé dur bio, très attractifs, représentent une opportunité pour les filières régionales. Retour sur les essais et résultats économiques de l’année.
Pour la deuxième année consécutive, Agribio 04 et Arvalis ont mis en place des plateformes d’essais variétaux de blés durs et tendres, dans le cadre du projet « BIODUR PACA », financé par la région Sud-PACA et l’Union Européenne (fonds FEADER). Ce projet, piloté par Agribio 04 regroupe l’ensemble des acteurs impliqués dans le développement régional de la filière blé dur bio . L’objectif est de répondre techniquement à la forte demande en blé dur bio d’origine Provence et de relever les défis techniques qui y sont associés : variétés adaptées, techniques de désherbage et de nutrition azotée, rentabilité.
Un climat atypique (une fois de plus)
Une fois de plus, le climat de la saison 2019-2020 a été très surprenant. Deux essais ont été semés dans le cadre du projet : un le 29 octobre à Dauphin (chez Hugues Masucco) et un autre le 10 janvier à Gréoux-les-Bains, afin de se placer dans des conditions représentatives de la météo de l’année. Les importantes pluies automnales ont en effet fortement compliqué les semis, quand ils n’ont pas été retardés à janvier ou février. L’absence de pluie entre janvier et avril laissait craindre un impact important sur le rendement, du fait d’un stress hydrique accru en mars sur des blés généralement peu enracinés. Les températures exceptionnellement douces par rapport aux moyennes de saison ont provoqué une avance d’environ deux à trois semaines dans le développement des blés, qui ont pu remplir leurs grains aisément en mai et juin. La fin de cycle a en effet été arrosée et épargnée par les températures habituellement échaudantes à cette période. Au final, sur les deux essais, les rendements ont donc été satisfaisants.
L’effet positif de la luzerne confirmée
Côté azote, l’essai de Dauphin a été placé derrière luzerne et fertilisé à hauteur de 50 unités sous forme organique. Celui de Gréoux, derrière friche, a reçu 70 unités d’azote. Avec 34.9 quintaux/ha de moyenne et 11.9% de protéines pour l’essai de Dauphin et 29 qtx/ha pour 11.5% de protéines pour celui de Gréoux, la relation rendement/protéines est largement à l’avantage de Dauphin, confirmant l’intérêt d’un précédent luzerne en bio (Figure 1). Il est intéressant d’observer que malgré le « décalage » de la régression rendement-protéines entre les deux essais, le positionnement des variétés y est similaire, avec :
Des variétés productives mais décevantes en termes de qualité : Anvergur, Voilur, Casteldoux, Toscadou (variétés situées en bas à droite des courbes de régression linéaire).
De l’autre côté, on trouve des variétés au rendement limité mais au taux de protéines sauvegardé : Surmesur, Nadif (variété italienne), Atoudur, Platone et quelques génétiques en développement de l’INRA et d’Agri-Obtentions (101, 102, 103 successeurs de la 1823, elle aussi bien positionnée sur l’essai de Gréoux).
Figure 1 : relation rendement protéines sur les essais de Dauphin (en bleu) et de Gréoux (en rouge).Choisir des variétés adaptées à son milieu
En bio, en raison des conditions limitantes de nutrition azotée (malgré la luzerne et la fertilisation), il est indispensable de choisir des variétés adaptées à son milieu : des variétés au potentiel de rendement limité (épis moyennement fertiles et gros grains) en terrain profond ou avec une irrigation possible (Surmesur, Nadif, Atoudur) mais satisfaisant en termes de qualité ; des variétés un peu plus productives en terrain séchant ou superficiel (Anvergur, RGT Voilur). Par ailleurs, l’usage de semences certifiées est un gage de sécurité pour maîtriser la qualité sanitaire de la récolte.
L’azote, clé de la réussite
Au-delà du choix variétal, le pilotage de l’azote est un élément central de la réussite de la culture. Pour cela, placer le blé dur derrière sainfoin ou une luzerne est une sécurité mais ne dispense pas d’une fertilisation azotée de complément d’à minima 50 unités d’azote (à raisonner en fonction du climat). En effet, les dynamiques de restitution d’azote de la luzerne après retournement restent très dépendantes du climat et pas nécessairement en concordance avec les besoins du blé. Pour progresser sur ces questions, des essais de différents engrais organiques sont prévus dans le projet qui a également pour ambition de mettre au point des modèles de pilotage de l’azote pour les agriculteurs. Des techniques innovantes avec des couverts végétaux détruits mécaniquement ou par tonte dans des rangs de blé semés au RTK sont également à l’étude.
Le blé dur bio plus rentable que le tendre derrière luzerne
En termes de rentabilité, les prix actuels de rémunération du blé dur (500-550€/tonne) et du blé tendre (400-450€/tonne) en bio, très attractifs, permettent d’assurer la bonne rentabilité des deux cultures. Le différentiel de prix entre les deux cultures permet même d’envisager une rentabilité accrue du blé dur bio par rapport au blé tendre, dans le cas d’un précédent luzerne ou sainfoin (Tableau 1), moyennant un choix optimal de variétés. En deuxième paille, la réussite technique du blé dur bio est trop aléatoire pour en espérer une rentabilité satisfaisante. La luzerne -ou le sainfoin- quant à eux peuvent être valorisés en fourrage, mais aussi en porte graines pour la production de semences auprès de vos coopératives et organismes stockeurs.
Tableau 1 : rentabilité comparée blé dur/blé tendre derrière luzerne. Sur la base des prix actuels achetés aux agriculteurs et des itinéraires techniques d’implantation mis en place sur la plateforme d’essais en 2020. Les rendements sont 80% des rendements mesurés sur les plateformes d’essais en 2020 sur les variétés répondant aux critères des filières. Itinéraire technique : labour, virbroculteur, semis avec de la semence certifiée, herse étrille, épandage de 50 unités d’azote et récolte. Calculs sur la base des références BCMA (matériel neuf).Les exigences de la filière en blé dur bio Protéines >12.5% PS>76% Mitadin <30-40% Vous souhaitez être suivi dans votre culture de blé dur bio ? Le projet « BIODUR-PACA » propose aux agriculteurs volontaires un suivi tout au long de l’année de leurs parcelles de blé dur bio par des techniciens d’Agribio 04 ou des Chambre d’Agriculture en coopération avec les coopératives et organismes stockeurs de la région. Ces parcelles seront suivies par des observations fréquentes sur le terrain, aidés de modèles de croissance du blé réactualisés chaque jour en fonction du climat pour aider au diagnostic et au pilotage de la culture (fertilisation et/ou irrigation). Pour faire partie du dispositif de suivi : contacter votre coopérative ou Mathieu Marguerie : mathieu.marguerie@bio-provence.org /04.92.72.53.95 -
System BIO, un outil en ligne et gratuit pour aider à passer en bio en grandes cultures !
Ce projet est financé par la mesure 1.2 du Programme de Développement Rural de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, à hauteur de 61 321,93 euros d’aides publiques :
Fruit d’un partenariat entre Bio de PACA, Agribio 04 et Agribio 13-84, System BIO agrège de nombreuses ressources techniques en filières Grandes cultures, plantes à parfum et médicinales et maraichage.
Né de l’envie de valoriser l’acquisition conséquente de références technico-économiques régionales de façon ludique, l’outil en ligne System BIO vous oriente vers le système de production bio en Grandes cultures correspondant le mieux à votre projet.
Facile d’accès et rapide d’utilisation, System BIO est un outil d’aide à la réflexion autonome, mais propose également la prise de contact avec la référente Grandes cultures de notre réseau : https://www.bio-provence.org/Grandes-cultures
System BIO sera intégré au programme de formation d’analyse des coûts de production en 2022 : https://www.bio-provence.org/formation/
- Pour accéder directement aux documents techniques produits :
Fiches typologies
Synthèse générale des Grandes Cultures en PACA
- Pour accéder aux ressources des deux autres filières concernées :
o Filière PPAM : https://www.bio-provence.org/SYSTEM-Bio-un-outil-en-ligne-et-gratuit-pour-aider-a-passer-en-bio-en-PPAM?thematique=115&type=actions
o Filière maraichage : https://www.bio-provence.org/SYSTEM-Bio-un-outil-en-ligne-et-gratuit-pour-aider-a-passer-en-bio-en?thematique=117&type=actions
Retrouvez notre flyer présentant le projet System BIO ci-dessous :
- Pour accéder directement aux documents techniques produits :
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La filière "blé paysan bio" en PACA
Le pain « Blé paysan bio » : Fruit d’un projet fédérateur multi-partenarial
Protéger l’environnement, préserver la qualité de vie, assurer une alimentation plus saine sont les moteurs de ce projet qui a réuni des acteurs publics et privés. L’opération consiste à sélectionner et cultiver des blés adaptés aux conditions climatiques provençales d’aujourd’hui, pour les assembler et les transformer en une farine « blé paysan bio », façonnée en de délicieux pains par des boulangers partenaires. Plébiscitée par des producteurs soucieux de maintenir la biodiversité au champ, cette production biologique ancrée localement sur le territoire de la Provence a rassemblé de nombreux acteurs de la filière.
Ce travail de filière territoriale est le fruit du partenariat entre le Parc naturel régional du Luberon, l’association des producteurs en agriculture biologique des Alpes de Haute-Provence (Agribio 04), l’Institut du Végétal (Arvalis) et l’Institut technique de l’agriculture biologique (ITAB). Aujourd’hui, cette dynamique collective est co-animée par Agribio 04 et le parc du Luberon. Ils assurent ensemble le développement et la promotion de la marque « blé paysan bio » sur le territoire Luberon-Lure en particulier, mais aussi plus largement à l’échelle de la région PACA.
**Des recherches et une sélection de variétés de blés
Une expérimentation sur les blés tendres biologiques a été réalisée entre 2014 et 2020 afin d’étudier les variétés les plus adaptées au changement climatique, robustes, intenses en arômes et riches en saveurs.
Des essais de blé ont permis de mieux connaître les profils variétaux adaptés à des modes de production biologique et à des systèmes agronomiques innovants pouvant répondre parfaitement à la demande de la meunerie et de la boulangerie artisanales. Une dizaine de variétés de blés tendres compose ainsi le pain « blé paysan bio ».Pour en savoir plus sur les cinq années d’expérimentation pour développer cette filière panicole en Luberon et Haute-Provence : cliquer ici !
**Un réseau de partenaires
***• Des producteurs passionnés
Des agriculteurs passionnés ont su adapter avec ingéniosité leurs pratiques culturales et leurs choix variétaux à des dynamiques de commercialisation en circuit court avec une approche énergétique. Ils se sont réappropriés ces variétés locales de blé afin de les remettre en culture sur le terroir provençal.
Dans un souci de développement durable respectueux de la qualité des sols, attentifs aux évolutions du climat, une dizaine de producteurs en Provence et plus spécifiquement sur le terroir de Haute-Provence cultivent sur 60 hectares de 7 à 9 variétés de blés biologiques de pays.***• Des moulins engagés dans une production de qualité
Un opérateur de la collecte : l’établissement Garcin et deux moulins Saint-Joseph à Grans (13) et Pichard à Malijai (04), réceptionnent ainsi les blés récoltés et les assemblent en petits lots pour élaborer une farine semi-complète de qualité qui est acheminée ensuite en concertation avec l’ensemble des acteurs de la filière auprès des boulangers du territoire. Des tests de panification et tests gustatifs ont été en outre réalisés lors de rencontres professionnelles et auprès d’un panel représentatif de consommateurs.
***• Des boulangers bio acteurs du développement durable
Les acteurs de cette filière, principalement les boulangers sensibles à ce projet, ont signé une charte d’engagement et se sont investis tout au long de la mise en place de cette opération favorisant une alimentation saine, locale, bio et de qualité. Ils mettent leur talent et leur façon, un pain issu du « Blé Paysan Bio ».
***• Des institutions qui portent le projet
Soutenu financièrement par l’Union européenne, la Région Sud Provence- Alpes-Côte d’Azur, la Fondation de France, le Département des Alpes de Haute-Provence et la Fondation BJORG, ce projet d’expérimentation et de valorisation de filière boulangère, a permis de renforcer la durabilité environnementale et agronomique des pratiques agricoles et contribue à la relocalisation d’une économie autour des savoir-faire de la panification au levain naturel par les boulangers.
Ce projet s’intègre parfaitement dans le projet alimentaire territorial que le Parc naturel régional du Luberon anime sur son territoire. Les partenaires du projet participent ainsi au maintien d’une agriculture responsable alliant le terroir à la valorisation du produit.Une marque Valeurs Parc pain « blé paysan bio » à des boulangers biologiques porteurs des valeurs du développement durable. Sur le pain « blé paysan bio » les boulangers du territoire Luberon-Lure peuvent être marqués « Valeurs Parc » sous réserve de respecter des engagements de production de leur pain. Ils agissent pour le respect de l’environnement, assurent un accueil à dimension humaine et accompagnent l’économie locale.
**Où trouver le pain « Blé paysan bio » ?
Les boulangers signataires de la charte « blé paysan bio » :
LA TOUR D’AIGUES
Boulangerie le Griffoul
Bruno Griffoul
09 51 79 77 25
brunogriffoul@ymail.comCAVAILLON
Le fournil des grès
Frédéric Genin
04 90 71 29 92
geninfred@gmail.comLAURIS
Haut les pains
Pascal Coutaz
04 90 77 83 87
coutaz.pascal@wanadoo.frLE THOR
Les pains volants
Frédéric Grange
07 61 42 79 30
spirit84@laposte.netMIRABEAU
Le Pain Mirabeau
Côme Landivier
06 45 72 03 24
come.landivier@yahoo.frROBION
La Croute Céleste
Renaud Dramais
06 78 17 22 72
contact@lacrouteceleste.bioCAVAILLON
La Conquête du pain
Romain VEPIERRE
06 37 24 92 11
conquetedupain@gmail.comSAINT MARTIN DES EAUX
La Mie Do Ré
Cédric Colin
04 92 71 04 66
isa04200@hotmail.frFORCALQUIER
Cum-Panis
Florent Bourlier
04 92 75 08 64
cum-panis@orange.frMANOSQUE
Boulangerie Rouger
Manuel Rouger
04 92 72 01 28
contact@boulangerie-rouger.frSALON DE PROVENCE
Matthieu Fillacier
06 25 15 03 91
fillaciermatt@zoho.comMARTIGUES
Thierry Seren
07 69 92 72 32
seren.pro.free@free.fr**Contact :
Agribio 04
Gwladys Fontanieu – 07 44 50 30 67 – grandes-cultures@bio-provence.org
Village vert, place Verdun 04300 Forcalquier – www.bio-provence.orgParc naturel régional du Luberon
Nathalie Charles – 06 18 55 51 48 – nathalie.charles@parcduluberon.fr
60, place Jean-Jaurès 84400 Apt – www.parcduluberon.fr -
DIVERSYCOLE : Diversification et allongEment des Rotations en Système Céréalier lavandicOle
Cette page est dédiée au projet Diversycole, financé par FranceAgriMer, via un financement type CasDAR qui appui l’innovation au développement agricole et rural.
Tous les résultats acquis dans le cadre de ce projet y seront régulièrement présentés.
1- Présentation du projet
Les partenaires du projet :
DuranSia est porteur du projet Diversycole et coordonne les actions des partenaires :- Agribio 04
- Arvalis – L’institut du Végétal
- Chambre d’Agriculture des Alpes-de-Haute-Provence
- Société du Canal de Provence
- Parc Naturel Régional du Verdon
Les autres partenaires sont les agriculteurs associés au projet, le CRIEPPAM et le GIEE Essen’sol.
> Le projet est prévu sur la période 2022 - 2026 (42 mois)
Les actions prévues :
Etat des lieux de la diversification et des risques climatiques
Une première étape consistera à caractériser l’état initial des systèmes de cultures en définissant des fermes types. L’étude de ces dernières permettra de caractériser les exploitations en décrivant leur fonctionnement et leurs performances technico-économiques
En parallèle, des scénarios d’évolution des assolements seront travaillés en tenant compte du dérèglement climatique, grâce à l’outil Asalée, développé par Arvalis – L’institut du Végétal. Des ateliers participatifs seront réalisés en collaboration avec des agriculteurs afin de justifier le choix des assolements envisagés, en fonction de leurs besoins et contraintes.
Enfin, la durabilité des fermes types sera étudiée pour les nouvelles rotations d’intérêt identifiés, en tenant compte des risques climatiques, des débouchés économiques locaux et du pédoclimat des fermes types.Mise en place et suivi d’un réseau de parcelles en cultures de diversification
Les références acquises dans l’action précédente seront exploitées afin de mettre en place un réseau de parcelles-tests pour étudier in-situ les cultures de diversification et acquérir des références pour mieux accompagner les agriculteurs.2- Résultats du projet
A venir.